Si le sud des Etats-Unis a offert un tribut hors du commun à la musique populaire, les détails les plus crus de cette histoire ont été largement occultés. C’est pour en retrouver la vérité que Preston Lauterbach a enquêté sur le chitlin’ circuit, un réseau de salles de concert et de dancings où les artistes noirs ont fait leurs armes entre 1930 et 1960, avant que les Blancs ne récupèrent le rock sous la forme d’un rhythm and blues délavé (1).
Baptisé ainsi en référence aux chitterlings — les intestins de porc dont se nourrissaient les esclaves et par extension toute la communauté noire —, le chitlin’ circuit prend ici des allures de monde caché : un système tenu par des propriétaires de salle, des managers et des promoteurs peu scrupuleux s’organisant volontiers en lisière de la légalité.
Source : Le beat, la guitare et les truands