Punk à chien, Benoît Poelvoorde tend la main à son frère, Albert Dupontel, cadre en pleine chute sociale. Goupillé par le duo grolandais Kervern-Delépine, un brûlot anar pas vraiment convaincant.
Le grand soir : Mais un petit film…
– J’aime bien les Grolandais.
– Pour une fois, on est d’accord.
– Leurs deux premiers films – Aaltra et Avida – étaient des exercices de style aussi décalés que loufoques.
– Des objets curieux et improbables, arty et surréalistes, en noir et blanc, des OVNI.
– Avec Louise-Michel, ils sont passés à la vitesse supérieure.
– Benoît Delépine et Gustave Kervern, deux vrais Indignés, se collètent avec la réalité économique de la France ; ce sont quasiment les seuls à filmer les ouvriers, le prolétariat que le cinéma français semble mépriser. Leur cinéma, c’est un mix zinzin et anar entre les frères Dardenne et les frères Farrelly.– Le sujet du film, il faut buter les patrons voyous, c’était sacrément culotté. Et comme par hasard, le film sort juste en plein pendant la crise des subprimes.
– Comme tous les grands, Benoît et Gus sont des visionnaires. Ils l’ont démontré une nouvelle fois avec leur suivant, Mammuth qui racontait la errance de Depardieu, vieux motard parti sur les routes à la recherche de ses points de cotisation retraite.
– Avec ces deux films, les Grolandais ont affiné leur mise en scène. Ils filment en liberté et – entre deux scènes hilarantes – capturent d’incroyables moments de grâce avec Yolande Moreau dans Louise-Michel ou la belle mélancolie du gros Gégé dans Mammuth.
– Je n’avais pas vu Depardieu aussi bon depuis une décennie.